Sur la route 66... [Sujet ouvert]

Mutt était sur la route. Il ne savait pas où il allait... Il s'en fichait de toute façon. Il voulait juste s'échapper. Partir le plus loin possible. Mettre le plus de distance entre lui et son père... Il roulait... Il sentit de l'eau couler sur ses joues et qui très vite était emporté, par le vent naissant de la vitesse de sa moto. Bientôt, il remarqua que ce n'était rien d'autre que ses larmes... Des larmes de quoi ? De tristesse ? De haine ? De jalousie ? Il ne savait pas, mais il sentait ce conflit en lui, qui lui tordait les boyaux. Il le détestait... Il le détestait de plus en plus... Comment avait-il pu faire ca à sa mère ? Il n'était pas son père... Il avait encore fouillé là où il ne devait pas... Pourquoi avait-il ouvert cette enveloppe ? Pourquoi avait-il lut cette lettre ? Ces mots continuèrent de le frapper dans le plus profond de son coeur... Pour lui, c'était une trahison pure et simple... C'est alors qu'il se rendit compte qu'il se détesta lui même... Il n'était qu'un bon à rien, un pauvre nul qui a pour seul but de draguer et de chevaucher sa Harley pour finir dans un garage à démonter des motos... Un imbécile... Qui n'est que source de conflit pour ses parents... Il allait encore faire des histoires, c'était pour ca qu'il était partit... Il accéléra alors la vitesse de sa moto... Et il essaya de focaliser ses pensées sur une seule chose qui pouvait lui faire oublier tout ca. Sa moto, le vent fouettant son visage, la vitesse, la liberté ! Cette liberté qui se profilait à l'horizon... Il ne savait pas où il allait, mais il roulait... Encore et toujours... Il ne sait pas combien d'heures, mais il s'éloigna petit à petit de la ville et de ses lumières. La seule chose qui lui était visible maintenant était le tracé de la route qui se profilait devant lui et la lumière des étoiles et de la lune au dessus de sa tête. Il roulait... Encore et toujours... Cherchant à fuir les problèmes, à oublier... Avant de partir, il avait prit ses dernières économies et il s'était maudit en repensant à la paire de Ray-Ban qu'il s'était payé et qui n'avait fait que vider son porte monnaie... Mais est-ce qu'il aurait crut que quelques heures plus tard, il déciderait de partir ? Non. Il roulait... Encore et toujours... Mais les kilomètres ne lui enlevaient pas ses idées noires.

Cela ne dura pas... Bientôt, sa moto commença à montrer des signes de faiblesse. Mutt jeta un oeil vers son compteur et remarqua que la jauge d'essence était au plus bas. Sa moto s'immobilisa alors. Mutt regarda le cadran et essaya de tourner la clef pour redémarrer sa Harley, tout en sachant que ce n'était pas ca qui allait lui remplir son réservoir vide. Il pesta alors, descendit de sa moto, mit la béquille, jeta sa casquette à terre, et shoota violemment dans le pneu arrière de sa moto, avant de se laisser tomber dans la poussière sur le bas côté de la route. Puis il se prit la tête dans les mains. Il regardait ses pieds fixement et bientôt, avant qu'il ne puisse retenir quoi que ce soit, il commença à pleurer à chaude larmes... Il craqua alors... Il lui semblait que tout le monde l'avait abandonné ! Même sa fidèle moto... Il n'y avait personne pour le voir, alors il en profita pour vider son trop plein qu'il avait accumulé ces derniers jours. Il pleura pendant un moment... Il se maudissait lui même, la terre... A quoi, ca lui servait d'être née, si c'est pour toujours se faire engueuler et surtout être à la traîne des autres... Il était un boulet pour les autres... Il ne cessait d'inquiéter sa mère pour rien et encore une fois, elle allait encore s'inquiéter... par sa faute... Etait-ce son père la cause de tout ces tourments ? Il se demanda alors si ce n'était pas lui à ce moment... Mais il ne pouvait s'empêcher de continuer de le hair... Mutt admirait son père mais tout en le haissant... Un conflit en lui qui était dur à supporter...

Après un moment, le garçon se calma. Il ravala ses sanglots et frotta son visage avec la manche de son manteau en cuir. Il recroquevilla ses jambes contre lui et posa son menton sur ses genoux et il resta alors là, sans bouger, l'esprit comme figé. Le seul éclat de lune éclairant les alentours d'une lueur bleutée. Il resta jusqu'à ce que la lumière du jour le ramène à la réalité. Lorsque la lumière du soleil fut assez vive, il se releva, se disant qu'il n'allait pas rester à moisir ici, dans ce...

Il n'avait pas encore vu les alentours et remarqua qu'il était au milieu d'un désert aride... Il devait avoir roulé jusqu'au Texas, peut être moins... Il soupira alors, remit sa casquette sur sa tête, ses lunettes de soleil à 100 $ sur le nez et commença à pousser sa moto, car il refusait de la laisser croupir ici... Elle était le seul bien qu'il lui restait... et il y tenait à sa moto ! Il marcha alors... Le soleil se faisait de plus en plus fort et la chaleur montait de plus en plus... Après un moment, le garçon décida d'abandonner sa veste de cuir pour la poser sur le guidon de sa Harley, et il continua d'avancer... Rien ! Il n'y avait rien à l'horizon... Il avait vu le panneau sur le bord... La route 66 ! Autant dire : au milieu de nulle part ! Il était perdu ! Il ne savait même pas dans quel État du pays il était ! Mais ce qu'il savait et qu'il sentait, était la soif et la faim qui commençaient à se faire sentir, il continua d'avancer et à pousser sa bécane. Il avait mal aux bras, et sa moto le ralentissait, mais Mutt refusait de la laisser en arrière...

Alors qu'il passa presque une bonne partie de la journée comme ca à pousser sa moto... En sueur, assoiffé et à bout de force. Mutt vit alors une habitation au loin. Il regagna un semblant d'espoir. En approchant, il remarqua que c'était un Motel. Il soupira et pensa tout de suite à se boire quelque chose de frais et de pouvoir enfin se reposer. Arrivé devant l'enseigne, il remarqua qu'il n'y avait qu'un seul véhicule. Il faut dire que les clients devaient se faire très rare ici ! Il posa sa moto là, attrapa son blouson pour se le mettre sur l'épaule. Il poussa alors la porte et entra. La première chose qui le frappa était la musique de la radio. Un air que Mutt avait déjà entendu à la maison, et qu'il reconnu tout de suite. Ain't That A Kick In The Head de The Rat Pack. Il se souvint qu'elle avait été interdite sur les ondes alors, et s'étonna de l'entendre ici. Mutt qui aimait cette musique d'habitude, par ses paroles aujourd'hui la trouvait désagréable à entendre... « My life is gonna be bee-yoo-tee-ful » Tu parles ! Il se força à faire abstraction de la musique et avança vers le comptoir où il n'y avait personne. Il appuya alors sur la sonnette une fois. Personne ne répondit. Il sonna encore, puis au bout d'un moment, il recommença alors plus impatient. Il se pencha alors sur le comptoir pour essayer de voir dans l'arrière boutique et appela :

« Y'a quelqu'un ? »

C'est alors qu'il entendit un grognement d'une personne qui semblait de mauvaise humeur. « Oué oué, c'est bon, j'arrive... » Mutt se demanda alors s'il devait être très social dans le coin... Vu que des voisins, ils avaient pas. Il s'accouda au comptoir et attendit. Il vit alors une femme de la cinquantaine arriver, elle était plutôt petite et assez potelé. Elle arriva vers le comptoir, sonda Mutt qui avait l'impression de passer sous rayon X. Pour couper court à un malaise naissant, il demanda alors :

« Vous n'auriez pas un couvert pour une personne ? »

La femme s'assit sur un tabouret dans le coin derrière son comptoir, claqua une bulle de Chewing-gum... Puis après un moment dit :

« Et le bonjour, ca t'écorche la gueule, mon petit minet ? »

Mutt fit une légère grimace quand elle lui donne ce surnom grotesque. Mutt soupira alors et s'efforça de ne pas être grossier face à cette dame. Il fit un sourire forcé et dit :

« Excusez-moi. Bonjour ! Vous n'auriez pas un couvert, s'il vous plait ? »

La dame continua à le fixer de son regard intense. Elle continuait à mâcher son Chewing-Gum régulièrement. Mutt la compara tout de suite à une vache nourricière. La femme se leva alors et se tourna vers le fond du bâtiment et commença à hurler :

« BENNY ! ON A UN CLIENT !! BOUGES TON CUL ET RAPLIQUES ! »

La pensée de Mutt, à la suite de cette splendide réplique, fut : *Charmant ! Très charmant ! Si mon réservoir aurait encore été pleins, je me serais dejà barré très vite d'ici !* Il s'efforça pourtant de continuer de sourire, mais son regard effrayé le trahissait un peu. D'ailleurs la femme lui dit :

« T'inquiètes mon minet, on a encore mangé personne... Benny fait de bons trucs et si ca remue dans ton assiette, t'as qu'à t'dire que c'est parce que c'est encore en train de bouillir ! »

Le sourire du garçon s'effaça alors, et ouvrit encore plus les yeux, d'un air effrayé... La bonne femme s'avança vers la salle d'à côté, mais Mutt ne bougea pas d'un pouce, regardant le dragon qui était en face d'elle partir dans l'autre pièce...

« Tu viens mon minet, ou tu veux que j'te porte ? »

C'est ce qu'il entendit de là bas. Il regarda alors un instant la porte de sortie et pensa à s'enfuir en courant, le plus loin possible. Loin de... ca ! Mais il était au milieu de rien ! Il décida de combattre le dragon... Il s'avança jusque dans la pièce à côté. C'était une salle de collation vétuste et... moche... Des têtes de vaches empaillés partout sur les murs. De différentes sortes... Des rousses, des noires, des tâchés... Sans parler des grosseurs... Il posa son regard sur une tête de taureau et eut une grimace !

« Mon minet ? T'aimes pas les vaches ? »

Mutt se retourna vers la femme, qui si elle avait été un animal dans une vie antérieur, cela aurait été une vache... Sans parler qu'elle était en harmonie avec le décors ! Mutt secoua alors la tête pour montrer sa négation et il essaya d'articuler :

« Heu... non madame ! »

La femme eut un rictus à faire peur, fronça les sourcils en continuant de mâcher inlassablement son Chewing-Gum. Mutt déglutit. Elle lui montra une table et une chaise. Elle dit alors au garçon :

« Poses ton joli petit derrière ici ! Benny va t'apporter ta bouffe... Et mon nom, c'est Rosemary, mais de madame ici ! Compris minet ? »

Mutt acquiesça vivement en silence et posa ses fesses là où Rosemary lui avait dit. La femme quitta alors la salle et hurlant comme un putois :

« BENNY ! BORDEL MAIS QU'EST CE QUE TU FOUS ? »

Mutt laissa alors tomber sa tête sur la table, d'un air consterné. Il se demandait ce qu'il foutait là au milieu de... ces têtes de vaches. Il pria alors pour que sa mère vienne le chercher ici... Limite, il était au bord des larmes... Il pensa aussi qu'il préférait se retrouver en face de Greg, le joueur super réputé de l'université et qui qui faisait l'équivalent de 10 fois la taille et le poids de Mutt... Enfin, un jour, le garçon avait eut le malheur de faire son malin avec lui, en essayant de lui expliquer une théorie sur le vide cérébral chez les joueurs des équipes de Football et lui avait proposé des coloriages pour combler ses lacunes... Il avait crut qu'il allait pouvoir lui échapper, car Mutt courait assez vite... Et bien, Greg courait encore plus vite... Il fallait pas parier là dessus ! Mutt s'était retrouvé la tête la première dans la cuvette des chiottes de l'université... Et cette histoire avait le tour du bahut ! Jusqu'aux oreilles de son père bien sûr !

Il était donc là, tête contre la table, et se retenant de ne pas hurler en sortant le plus vite possible de cette maison de fous ! C'est alors qu'il sentit les murs trembler. Mutt releva la tête très vite et chercha la source du bruit. Il se retrouva face à un homme énorme... Au sens propre du terme ! Il faisait au moins 10 fois la carrure de l'autre folle... Et sans déconner. Il avait une énorme moustache à la retourne, des petites lunettes rafistolé avec du scotch. Mutt ne fit aucun commentaire sur ses habits troués et sales. Le garçon regarda le monstre avec des grands yeux, la bouche mi-ouverte comme le premier des abrutis. L'homme posa alors une assiette devant lui et une carafe d'eau... qui était plus jaune que transparente. Mutt ferma la bouche très vite alors et déglutit. Il regarda l'homme sortir de la pièce, et posa alors ses yeux sur le plat qu'il avait en face de lui... Il se demanda d'abord ce que c'était... Il ne reconnu que le viande en fait... Mutt souffla un bon coup... Il avait tellement faim qu'il se dit qu'il ne ferait pas de chichi... Il attrapa ses couverts et allait attaquer la seule chose qui lui semblait comestible dans son assiette : son steak... Enfin... Quand il vit la viande bouger toute seule dans son assiette, il lâcha ses couverts et fit une grimace de dégoût ! Même avec tous les efforts du monde... Il ne pourrait pas manger ca... Il se tourna alors et essaya d'appeler la patronne :

« Heu... Madame Rosemary ? »

La femme arriva dans un pas des plus lourds, un grand couteau de cuisine à la main et se planta devant le garçon. Tout en mastiquant, elle regarda alternativement l'assiette et Mutt. Après avoir fixé le grand couteau un moment avec de grands yeux, le garçon montra alors son assiette à la dame et lui dit :

« Heu, je crois que y'a un problème avec mon assiette... Pourquoi mon steak bouge ? »

La bonne femme l'attrapa alors par le col, avec sa main qui ne tenait pas le couteau et lui dit :

« Tu veux dire que t'aime pas la nourriture de mon Benny ? C'est des asticots, c'est pleins de vitamine alors mange ! »

Mutt était pétrifié ! Il regarda alors alternativement la tête de Rosemary et son couteau. Il avait bien atterrit dans une maison de fous. Il essaya d'articuler :

« Et bien, je... non... c'est pas ca mais...
- Manges ! Ou j'te jure que ca sera toi qui sera servit au prochain plat ! Ca nous fera de la viande fraîche, ca fait longtemps qu'on a pas été livré ! »

Mutt acquiesça vivement, essaya de sortir quelques mots, mais ne fit qu'ouvrir et fermer la bouche d'un air complètement hagard. La femme le lâcha enfin, et Mutt se recroquevilla sur sa chaise. Rosemary restait là, le couteau toujours en main, et regardant s'il allait manger son assiette. Mutt attrapa ses couverts d'une main tremblante... Il se demanda alors s'il n'était pas préférable d'affronter le désert que de se retrouver face à elle. Il espéra alors voir un nouveau client arriver... ou encore mieux se réveiller... Il commença à couper sa viande fébrilement, et après avoir prit un bout avec sa fourchette, il le regarda fixement, se demandant toujours s'il allait manger ca ! Il posa alors sa fourchette, faisant des signes de négation à la dame, qui le pointa de son couteau. Mutt tomba de sa chaise alors, sortit son couteau de sa poche et recula vers la sortie... Bon, le désert était plus accueillant qu'ici ! Il se tourna alors pour courir au loin, mais il tomba nez à nez avec le canon d'un fusil. Mutt loucha sur le bout de l'arme, lâcha son couteau et commença à reculer. C'était le monstre de tout à l'heure qui en tenait le bout...

« Alors mon minet, on veut partir sans manger et sans payer ? »

Mutt se retourna vers Rosemary, les mains en l'air pour montrer qu'il allait coopérer et dit :

« Non... Je cherchais juste les... toilettes ! Envie pressante en fait... »

Bon ok, c'était nul... Très nul en fait... Rosemary cria alors :

« ASSIS-TOI ET MANGE ! On gaspille pas la nourriture par chez nous ! »

Mutt sursauta et s'empressa de s'installer à sa chaise et se retrouva de nouveau devant le plat. Il fixa son assiette, et fit une grimace. Là, il voulait sa maman et tout ses bons petits plats... Pas toujours réussit, mais au moins la viande ne bougeait pas ! Il prit alors sa fourchette et porta le morceau de viande vers sa bouche. Il ferma les yeux, et tout en essayant de refouler une envie de vomir, avala le morceau de steak. Il ne préféra pas penser à ce qu'il mangeait. Il continua son morceau de viande jusqu'au bout... Puis il se tourna vers Rosemary, d'un air suppliant, mais cela ne fonctionna pas...

« Manges tes carottes. »

Mutt fit de grands yeux étonnés et se tourna vers son assiette... mais... c'était vert et à la dernière nouvelle, des carottes, c'est orange...

« Vous êtes sûr que c'est...
- MANGES ! »

Mutt s'exécuta et commença à manger la bouillie verte qui était censée être des carottes et qui avait le goût de carottes et... d'autre chose... Il ne préféra pas savoir ce qu'était ce nouveau goût... Quand le garçon eut finit son assiette, il avait le front humide et son teint était devenu aussi vert que la bouillie qu'il venait d'avaler... Il ne réussit qu'à articuler :

« ...toilettes... »

La femme lui montra la route d'un rapide mouvement de la tête. Mutt se leva précipitamment et courut jusqu'aux toilettes, ferma le verrou et commença à régurgiter le repas qu'il venait d'avaler. Après, il se laissa tomber par terre, essayant de respirer normalement et contrôler son estomac à ne pas vomir une nouvelle fois. Il devait partir d'ici ! C'était une véritable horreur. Il jeta un coup d'oeil dans la pièce exiguë où il était, qui n'était pas modèle de propreté et vit un petite fenêtre en haut... Bien trop petite... Non, il ne s'enfuira pas par là. Il devait donc affronter de nouveau Rosemary et Benny... Il se releva tant bien que mal et sortit des toilettes. Les deux colosses n'avaient pas bouger de la pièce. Benny avait toujours son fusil à la main et Rosemary son couteau. Il regarda la dame et dit :

« ... payer... partir... essence quelque part ? »

Rosemary eut un rictus et dit à Mutt :

« 70 $ »

Mutt ouvrit grand la bouche, son teint redevint blanchâtre, enfin... encore plus qu'il ne l'était. 70 $ pour ca ? Il n'était même pas sûr qu'il avait assez pour payer !

« Mais... mais c'est de l'arnaque ! »

Benny pointa son canon vers Mutt, qui leva tout de suite les mains en l'air. Rosemary répondit alors :

« C'est parce qu'ici on subit l'inflaction ! »

Mutt cligna plusieurs fois des yeux, ne comprenant pas vraiment ce qu'elle voulait dire. Le garçon fronça les sourcils et lui demanda :

« C'est pas plutôt l'inflation ?
- La ferme ! J'ai raison ! Et tu oses me contrarier ! »

Elle le pointa de son couteau. Mutt secoua la tête pour montrer sa négation, toujours les mains en l'air et dit :

« Non, non madame Rosemary !
- C'est Rosemary tout court, mon minet ! »

Le mouvement de tête de Mutt se changea en un acquiescement vif.

« Bien sûr, bien sûr... »

Il sortit alors l'argent de ses poches et commença à faire ses comptes... Il fallait qu'il parte le plus vite d'ici ! Alors pour les chichis, ca sera pour une autre fois ! Il commença à compter... 10, 20, 30, 40, 50, 60... pas de 70... Il releva la tête vers la femme, dans un sourire forcé... Il recompta... 10, 20, 30, 40, 50, 60... Non, il n'avait pas assez. Il eut alors un rire nerveux, se gratta la tête et dit à la dame :

« 60 $ ? Ca irait ? »

Benny repointa son fusil vers lui. Mut recula... Rosemary dit alors :

« 70 $ ! Et c'est tout !
- Ha ! Et si j'ai pas assez ? »

Les yeux de la femme se plissèrent dans un regard malsain. Mutt fit une grimace. Avant qu'elle ne puisse répondre, Mutt prit ses Ray-Ban qu'il avait préalablement posé sur sa tête et les montra à la dame :

« C'est des Ray-Ban ! 100 $ ! Je vous donne ca et vous me laissez partir. »

Rosemary s'approcha du garçon, arracha les Ray-Ban des mains de Mutt, les regarda un instant, puis les balança au dessus de son épaule, sous le regard abattu du garçon, qui regarda ses lunettes à 100 $ s'écraser à terre et se briser sous le coup. Mutt se retint de ne pas pleurer et dit :

« 100 $ ! 100 $ ! Merde... »

Très vite, il focalisa son regard Rosemary, toujours l'air dépité et lui dit :

« Pitié ! Laissez moi partir ! S'il vous plait ! Je veux revoir ma maman ! J'embêterais plus papa ! J'aurais pas dû quitter la maison ! S'il vous plait ! »

Rosemary ne se laissa pourtant pas attendrir. Elle lui dit alors :

« Tu peux pas payer ! Vas falloir bosser mon minet ! »

Mutt continua de pleurer sa mère, son père et sa maison...

Celà faisait maintenant quelques semaines que le pauvre Mutt se trouvait séquestré chez Rosemary et Benny. Le garçon était de toutes sortes de corvées. Sortir les poubelles, la plonge, sans parler d'aller nourrir les vaches de "la folle". Il commençait à déprimer sec et se demandait s'il allait un jour pouvoir sortir de cette zone sans vie... Sans vie ! Mutt avait été surpris ! Les deux compères organisaient des petites soirées "paysane" de temps à autre et un bon nombre de gens venaient. Le garçon avait espérait s'enfuir ces soirs là ! Mais en vain... Il s'était fait rattraper par Benny, qui malgré sa taille et son poids imposant, avait réussit à le rattraper en lui braquant son fusil sous le nez et en tirant près des pieds du garçon qui sous le bruit de l'impact, s'était mit à plat ventre... Il s'était retrouvé à trimer encore plus ... Surtout que les soit disant invités était du genre poivrot finit et que la soirée se terminait pour Mutt, en ramasse de casse et nettoyage de vomi partout dans le restau... Surtout dans les toilettes ! Le garçon n'avait pas un seul moment de répis et il mangeait peu... Même s'il s'était fait une raison sur la bouffe que les deux autres lui donnaient à manger... La faim l'avait emporté ! Il se nourrissait donc de carottes moisies et de la viande avariée ! Seul nourritures qu'ils avaient. Il faut dire que les livraisons se faisaient qu'une seule fois par an et sans déconner... Pour ce qui était de son hydratation... Mutt avait refusé de boire l'eau marron de Rosemary. Il avait même remarqué que les vaches avaient une eau plus claire que celle qu'on lui donnait... Le garçon avait alors rangé sa fierté et en douce, allait se désaltérer dans les abreuvoirs des vaches...

C'était un jour comme ca... Rosemary lui avait demandé de lui ramener de l'eau de l'abreuvoir justement. Le garçon après s'être fait bousculé par une vache et tombé sur les fesses dans une bouse verte répugnante, était parti chercher ce que la Rosemary lui avait demandé. Il en avait profité pour se rafraichir par cette chaleur harassante et boire un peu pour se désaltérer.

Il se regarda alors un instant dans le reflet de l'eau... Il n'était pas très beau à voir... D'abord Mutt s'est découragé à devoir se recoiffer... Il faut dire qu'avec toutes les corvées qu'il avait à faire, il n'avait guère le temps à penser à ca. Ses cheveux tombaient maintenant sur son front et sur sa nuque, dans des petites boucles légèrement éclaircies par le soleil. Ce qui le changeait vraiment de d'habitude. Une barbe timide et naissante se parsemait sur son visage, son teint légèrement plus brun qu'à l'ordinaire... Dû aux nombreuses heures passées dehors à s'occuper des vaches et du reste. Pourtant on voyait qu'il avait une mine fatigué ! Des cernes se faisaient voir sous ses grands yeux, qui, d'ordinaire expressif et légèrement moqueur, se traduisait à ce moment, à deux grandes orbes vitreuses et vide. Depuis son arrivé, il n'avait pas changé d'habit... Pour dire l'état ! SOn T-Shirt était sale et des tâches de toutes choses venait imbiber le tissu. Son Jean était troué et bon pour la poubelle... Ses chaussures ? N'en parlons pas... Il se demandait même si ses parents pourraient le reconnaitre dans cette allure de parfait bouseux de la campagne. En tout cas, il se mêlait au décor maintenant ! Pendant un moment, il eut peur de finir par devenir comme les deux poisseux et devoir rester ici, jusqu'à la fin de sa vie. Un frisson lui parcourut l'échine et ne préféra pas y penser.

Il avait attrapé le seau que sa patronne lui avait donné et prit de l'eau... Une fois le seau remplit, il rentra vers la maudite maison. Pestant entre ses dents et se bousillant le dos à porter un saut trop lourd. Arrivé au coin de la maison, il posa un instant le saut et s'appuya contre le mur, à l'ombre. Il respira un instant. Profitant du calme et d'un moment de liberté. Il espérait que dans un heureux hasard, sa mère ou son père débarque ici pour venir le chercher... Mutt avait bien essayait de les appeler... Mais Rosemary n'avait pas le téléphone chez elle... Il ne restait plus qu'à lui, d'espérer que quelqu'un vienne le sortir de ce trou... Lui et... sa moto !

Nombre de messages : 25 Age : 34 Date d'inscription : 30/05/2008

Au même instant,a plusieurs centaines de kilomètres d’ici,dans le Nebraska,Sidney descendait de l’avion qui venait de la ramener dans son pays natal. Quel bonheur de descendre enfin de cet avion infernal,et de poser enfin les pieds sur le plancher des vaches ! Sidney avait réellement peur des voyages en avion et cette peur obsessionnelle la menait a penser que tout un tas de tragédies pourrait se produire durant le vol . Une aile qui prend feu, un carburateur qui explose,une panne d’essence,ou pire encore ! Pourtant,elle prenait régulièrement l’avion depuis son enfance,et elle ne se souvenait pas d’avoir eu peur au début. Mais bon,peu importe la raison,la jeune femme était enfin a terre et pour elle c’est tout ce qui comptait !! Après avoir récupéré ses deux sacs de voyages,lourds de tous ses souvenirs Parisiens,la jeune femme décida de louer une voiture pour se rendre jusqu'à San Francisco. Elle venait de passer son permis de conduire,autant en profiter ! Bien entendu,elle s’était bien gardée de parler de ce détail a son père. Elle avait essayé de le faire a plusieurs reprises pourtant,mais chaque fois,il lui disait qu’elle était bien trop jeune pour conduire,que les voitures,c’était dangereux,qu’il vallait mieux qu’elle marche etc etc… c’est qu’il était vraiment pénible le papounet quand il s’y mettait ! Mais la tentation avait été bien trop forte pour Sidney. Lorsqu’elle était en France,pas un seul de ses amis ne possédaient pas une voiture.C’était tellement plus class d’arriver a l’Université et de montrer a tout le monde qu’on était enfin entré dans la cour des grands ! En dehors de ses études,Sidney avait trouvé un emploi a mi-temps dans une bibliothèque. Son salaire n’était pas très important,mais au fil des mois,elle avait reussi a se constituer une véritable petite cagnotte qui au final,lui avait permis de décrocher le précieux papier. Cela faisait trois mois environ que Sidney le possédait,et elle n’avait toujours pas trouvé l’occasion d’en parler a Indy. Mais maintenant qu’elle l’avait,il serait bien obligé d’accepter qu’elle ai une voiture non ? Du moins,c’est ce que la jeune femme s’obstinait a penser… Elle avait donc décidé de faire la route du Nebraska jusqu’en Californie,en passant par la route 66 bien entendu.Il était encore relativement tôt et Sidney comptait bien arriver chez elle dès le lendemain matin. Avec un peu de chance,elle pourrait faire la surprise de se trouver chez elle avant même que son père ne soit levé !! Posant ses deux sacs au sol,Sidney commença a remplir les deux formulaires pour la location de la voiture.Il était convenue qu’elle devrait la ramener dans un garage partenaire au plus tard dans cinq jours.Pas de problème,et en plus de ça,elle aurait peut etre même le temps d’aller faire un tour a l’Université avec…Les clés en main,la jeune femme se dirigea ensuite vers l’automobile avec laquelle elle allait faire la route.Pas mal…Vraiment pas mal du tout. Sidney en fit tout le tour,avec un grand sourire aux lèvres.La seule chose qu’elle esperait a présent,c’était de ne pas tomber en panne au beau milieu du desert…
Montant fièrement dans la voiture,Sidney quitta l’aeroport et emprunta la route qui devait la ramener en Californie…Tout en conduisant,la jeune femme alluma la radio et tomba sur sa chanson favorite qui n’était autre qu’un nouveau tube d’Elvis…alala Elvis ! Ce qu’elle ne donnerait pas pour le rencontrer au moins une fois dans sa vie !! Tout en chantant gaiment,Sidney emprunta enfin la fameuse route 66…..

Les heures passèrent et la nuit commençait a tomber lentement,et Sidney angoissait déjà a l’idée de se retrouver seule sur la route au beau milieu de la nuit.Peut etre qu’en fin de compte,elle aurait du prendre la correspondance qui l’aurait menée directement en Californie.A cette heure ci,elle serait déjà surement chez elle en train de prendre un bon repas avec son père et de lui raconter tout ce qu’elle avait vécu durant cette inoubliable année…malheureusement,elle n’avait pas du rouler assez vite et la nuit noire tomba avant même qu’elle n’ai pu s’en rendre compte. Ou était elle ? Au Texas sans doute…il ne lui restait plus beaucoup de route a faire,mais il était sans doute plus prudent qu’elle s’arrête pour la nuit.Après tout,il devait bien y avoir un motel quelque part…près de deux heures plus tard,Sidney trouva enfin ce qu’elle cherchait.Elle se gara devant le motel et en descendant elle regarda tout autour d’elle avec etonnement.Comment avait on pu construire un motel dans un endroit pareil ? Mais en y regardant de plus près,Sidney se rendit compte qu’elle connaissait deja cet endroit…elle y était deja venue,ca elle en était absolument certaine…mais quand ??
Peut être qu’en entrant,la mémoire lui reviendrait. C’est donc ainsi que la jeune femme pénétra dans la maison.Elle regarda tout autour d’elle et tout lui semblait bien familier…pourtant,elle ne souvenait pas d’être venue.Tout a coup,une voix la fit sortir de ses pensées en la faisant sursauter

Hey Benny,viens donc jetter un œil sur c’qui nous arrive !

Sidney tourna la tête en direction du comptoir et vit une femme,peut etre cinquante ans,pas très grande et bien en chair.La jeune femme fit de grands yeux tout ronds.Oh non,tout mais pas ça !! Elle se souvenait a présent !!! Cette voix,cet endroit,ces gens !! Ces gens affreux !!! Oui,elle était déjà venue ici ! Les souvenirs lui revenaient sous forme de flash,mais elle n’avait pas oublié !! Elle devait avoir 5 ans tout au plus…elle était venu avec son père,alors qu’il se rendait sur un site de fouille,ils étaient tombés en panne de voiture et ils avaient passé deux jours,deux horribles jours dans ce trou a rat… Sidney se souvenait de l’odeur moisi du lait que celle qui se faisait appeler tante Rosemary lui donnait (la forçait)a boire…sa terreur lorsqu’elle avait vu Benny pour la première fois. Elle se revoyait,se cachant derrière son père a chacune de ses apparitions et elle se souvenait aussi de Rosemary qui chariait son père sans arrêt…quelle horrible cauchemar ! Non,elle n’avait pas attéri ici !! Il fallait qu’elle s’en aille,qu’elle s’en aille d’ici au plus vite.

Et bein ma minette,t'as perdu ta langue ??!

Sidney regarda fixement la grosse femme sans bouger.Elle l’avait terrorisée quand elle n’était encore qu’une petite fille et dans l’immédiat,elle avait fait un retour en arrière et se trouvait de nouveau dans la peau de cette enfant qu’elle était autre fois.Elle était appeurée,mais cette fois ci,son père n’était pas là pour la protéger.

BENNY !!! QU EST-CE QUE TU FOUS BORDEL ?!!!

Sidney entendit alors un bruit de pas venir de la pièce du fond qu’elle regardait avec de grands yeux.Oh non…tout mais pas lui !! Pas Benny !! Si il était comme dans ses souvenirs,elle préférait ne pas le voir. Trop tard…il était deja là et encore pire que dans ses souvenirs.L’homme a la carrure impressionnante se tenait là,tout près de Rosemary,un vieux mégot en coin,Il tenait un immense couteau de boucher plein de sang dans la main et l’essuya sur son marcel blanc avec de regarder la jeune fille avec un air sadique,un sourire qui ferait peur a n’importe qui.

Et bien ma jolie…on est perdue ??? On va prendre bien soin de toi ici,pas vrai Rosemary ??

Et Comment !!! Bon alors ! Tu parles ou t’as r’filé ta langue au chat !!!?

Sidney secoua légèrement la tête pour effacer cette image atroce qu’elle avait d’eux et se décida enfin a prendre la parole en bafouillant un max :

Je..je,je…

TU QUOI !! PARLES !

Je voulais simplement téléphoner m’dame.

HA ! T’entends ça Benny ! La ptite voulait téléphoner ! ahah !

Les deux se mirent alors a rire et Sidney les regarda,avalant sa salive avec difficulté.Au même instant,Benny tapa du poing sur le comptoir ce qui la fit sursauter de nouveau.

On téléphone pas ici !! Ou alors,faut donner quelque chose en échange.

Après un nouveau sourire sadique,le Benny regarda Sidney de haut en bas se passant la langue sur les lèvres comme si il regardait un vulgaire morceau de viande.Totalement effrayée,Sidney recula d’un pas quand elle vit Rosemary faire le tour du comptoir.

Dis donc toi,j’te connais,on s’est deja vu quelque part ma mignonne…

Sidney regarda tour a tour Benny puis Rosemary puis fit signe que non.Non,ils ne s’étaient jamais vu.Il ne vallait mieux pas que Rosemary sache qui elle était.A l’époque,elle avait fait du rentre dedans a son père et naturellement,devinez quelle avait été la réaction d’Indy…d’après vous ?!! Alors naturellement,si elle venait a apprendre qu’elle était sa fille,elle lui ferait sans doute passer un sale quart d’heure.

Non madame,je ne suis jamais venue ici.Jamais.

Après un moment de tranquillité. Mutt entendit alors le bruit d'un moteur s'approcher et vit une fille descendre d'une voiture. Le garçon se releva et observa la demoiselle entrer dans le Motel. La première pensée de Jones fut bien sûr un " Pas mal ! Pas mal du tout ! Mais un peu trop guindé peut être... Mais pas mal du tout... " Puis très vite, il s'engueula interieurement en se disant que c'était pas le moment et l'heure de mater les jolies gazelles qui passaient sous son nez... Bien que ca fait bien deux semaines qu'il n'avait pas croisé une vrai fille ! Pas un dinosaure qui gueule plus qu'elle ne parle. Mutt se dit alors qu'il avait peut être une chance de s'en tirer. Cette fille ne devait pas être plus âgée que lui. Elle avait une voiture avec de l'essence et avec un peu de chance, il pourrait se glisser à l'arrière de la voiture incognito. Il reviendrait chercher sa Harley plus tard. Il attrapa le seau et après quelques minutes, il entra à la suite de la demoiselle. Il fixa son regard sur elle et ne décrocha plus. Un ange venu le sauver... C'était surement le destin ! En fait, repensant à ses habits et sa dégaine... Il se ravisa, se disant qu'il n'avait pas l'air si propre que ca. Il en était même honteux... Rosemary le sortit de sa rêverie.

" Hé le fénéant ! Tu vas continuer à regarder les mouches voler pendant combien de temps encore et ferme ta bouche, parce que t'as l'air d'un débile profond... "

C'est à la remarque de Rosemary que Mutt ferma la bouche et se secoua la tête. Il donna le seau à Benny, qui ne lui adressa pas un regard... Trop occupé à regarder la jeune inconnue. Il lui fallut le claquement sec des mains de sa compagne pour qu'il décide de sortir de la pièce... C'était sa chance, Mutt décida de la saisir ! Il se tourna vers Rosemary et lui dit :

" Vous avez l'air patraque Rosemary... C'est sûr que ca va, parce que je m'inquiète. Je vous propose d'aller vous reposer... Je m'occupe de la cliente. Hein ? "

La petite grosse posa un regard de suspicion sur Mutt. Le garçon essaya de ne pas ciller en fixant les yeux de la vache en face de lui... Quoi que Mutt préférait la companie des vaches à la sienne. Elle lui dit alors :

" Pas de coup tordu, mon minet, sinon je te jure que ta dette va augmenter de 10 ! et tu pourriras ici pour le reste de tes jours, enchainé aux cuisines ! Compris ? "

Mutt acquiesça vivement, les yeux ronds. Il se tourna vers la fille et d'un signe de la main, lui indiqua de la suivre. Il vérifia que les deux compères ne soit plus dans les parages et attrapa la fille par les deux bras pour l'emmener dans un coin.

" Faut pas qu'on reste ici ! Aides moi, s'il te plait, je vis un véritable enfer ! Je suis ici depuis plus de 15 jours déjà... Emmenes moi avec toi ! N'importe où, je m'en fou !"

Il jeta un nouveau rapide regard vers les cuisines pour voir si Rosemary les épiait...

" Ha sinon, je m'appelle Mutt... Mutt Williams... Désolé, je peux te faire peur comme ca, mais je suis du tout ce genre de mec... Enfin pas comme eux ! Hein ? Tu me crois ? "

Il ne pouvait pas s'empêcher de draguer et de justifier... C'était plus fort que lui... De plus, il s'était présenté sous son ancien nom de famille... Il était encore en colère contre son père et refusait de porter son nom de famille, par pure fierté personnelle. Il vit la tête de Benny dépasser alors. Le garçon d'un geste, assit la fille sur une chaise en face d'un table. Il se redressa alors et dans un sourire forcé, fit un signe de main à son patron. Il dit alors d'une voix forte :

" Ha non ! Ici, les mineurs ne boivent pas d'alcool ! Ha ha ! "

La tête disparut. Il soupira et attrapa de nouveau la fille par le bras et l'emmena vers le fond de la pièce. Il passa par une porte de derrière et tomba nez à nez avec Rosemary.

" Ha ! Ha ! " hurla-t-il en faisant un bond en arrière... Son coeur avait faillit exploser sous la surprise... Mais le garçon se reprit... " Ha zut, je voulais lui montrer les toilettes et je me suis trompé de porte... "

Il avait ajouté sa phrase sur un faux air perdu. Il allait claquer la porte au nez de la femme quand celle-ci l'attrapa violemment par le col et lui montra le couteau de cuisine entre ses mains... Mutt balbutia :

" Je... Je... me suis trompée ! J'vous... Jure ! "

Elle le lâcha et en fermant la porte lui dit :

" Y'a intérêt mon minet et surtout me prends pas pour une conne... Tu sais ce qui arrive quand on me prend pour une conne... ?"

*Et je ne préfère pas le savoir* pensa-t-il... Comment allait-il sortir de là ? Celà n'allait pas être aussi simple... Il tourna sur lui même plusieurs fois, se grattant la tête et cherchant désespéremment une solution...